Labubu Mania en 2025 : pourquoi ces petits monstres continuent de conquérir nos cœurs
Sommaire
- Le phénomène Labubu en chiffres
- Anatomie d’une mania mondiale
- Les célébrités et l’effet viral
- L’expansion internationale foudroyante
- La psychologie derrière l’obsession
- Les files d’attente et la frénésie commerciale
- Le marché secondaire et la spéculation
- L’impact sur la mode et la culture
- Les dérives et les arnaques
- L’avenir du phénomène
- Conclusion
En 2025, un petit monstre aux dents acérées et au sourire malicieux a pris d’assaut la planète. Labubu, cette créature née de l’imagination de Kasing Lung, a déclenché une véritable mania mondiale qui dépasse tous les phénomènes de mode précédents. Des files d’attente interminables à Los Angeles aux ventes record en Asie, en passant par les sacs de Rihanna et Dua Lipa, Labubu est devenu bien plus qu’un jouet : c’est un phénomène culturel qui redéfinit notre rapport aux collectibles au 21e siècle.
Le phénomène Labubu en chiffres
Une explosion financière sans précédent
Les chiffres de 2025 donnent le vertige. Pop Mart, l’entreprise derrière Labubu, a enregistré une croissance revenue de 165% à 170% au premier trimestre 2025 par rapport à l’année précédente. La série « The Monsters » dont fait partie Labubu a généré à elle seule 3 milliards de yuans (419 millions de dollars) en 2024, soit une croissance phénoménale de 726,6% par rapport à 2023.
Chiffres clés du phénomène Labubu :
- Revenus Pop Mart 2024 : 13,04 milliards de yuans (+106,9%)
- Revenus internationaux : 5,07 milliards de yuans (+375,2%)
- Marge brute : 66,8% (l’une des plus élevées au monde)
- Capitalisation boursière : 43 milliards de dollars (plus que Mattel, Hasbro et Sanrio réunis)
- Nombre de membres Pop Mart : 46,08 millions avec un taux de rétention de 49,4%
Domination numérique et virale
Sur les réseaux sociaux, les chiffres témoignent d’un engouement sans précédent :
- 2,3 milliards de vues sur TikTok sous #Labubu et #POPmart
- 1,4 million de vidéos TikTok avec le hashtag #labubu
- 500 000+ posts Instagram mettant en scène des fans avec leurs Labubu
- 350% d’augmentation des recherches Google pour « Labubu fashion »
- Dépassement de Hello Kitty en volume de recherches selon Google Trends
Anatomie d’une mania mondiale
Les origines d’un succès planétaire
L’histoire de Labubu remonte à 2015, mais c’est en 2025 que le phénomène atteint son apogée. Cette créature espiègle, issue de l’univers The Monsters et inspirée de la mythologie nordique, incarne parfaitement l’esthétique « ugly-cute » qui séduit la génération Z et les millennials.
Les ingrédients du succès :
- Design unique : 9 dents pointues, oreilles elfiques, sourire malicieux
- Système de rareté : blind boxes créant un effet de surprise et d’addiction
- Storytelling émotionnel : personnage bienveillant malgré son apparence inquiétante
- Polyvalence : accessoire mode, objet de collection, compagnon émotionnel
Une génération « kidult » en quête d’authenticité
Labubu répond parfaitement aux attentes de la génération « kidult » – ces adultes qui assument leur côté enfantin. Dans une économie où les étapes traditionnelles (achat immobilier, mariage) deviennent inaccessibles, ces petits monstres offrent une forme accessible de bonheur et d’expression personnelle.
Les célébrités et l’effet viral
Lisa de BLACKPINK : la catalysatrice
Le véritable tournant a lieu en avril 2024 lorsque Lisa de BLACKPINK partage sur Instagram des photos avec un Labubu géant et un porte-clés Labubu accroché à son sac. Cette simple publication déclenche une réaction en chaîne mondiale. « Les Labubu sont mes bébés », déclare-t-elle au magazine Teen Vogue, propulsant instantanément ces créatures dans la culture mainstream.
L’armée des ambassadeurs involontaires
Rapidement, d’autres célébrités adoptent la tendance :
- Rihanna : aperçue avec un charm Labubu en février 2025
- Dua Lipa : affiche régulièrement ses Labubu sur Instagram
- David Beckham : photographié avec une collection Labubu
- Kim Kardashian : partage ses unboxings sur ses stories
- Wanda Nara : intègre Labubu dans ses looks fashion
Ces endorsements naturels créent un effet boule de neige. Porter un Labubu devient un message codé : « if you know, you know », signe d’appartenance à une communauté branchée et au fait des dernières tendances.
L’expansion internationale foudroyante
Conquête de l’Amérique du Nord
Les États-Unis représentent désormais le joyau de la couronne Pop Mart. En 2025, les revenus américains du premier trimestre ont déjà dépassé l’ensemble des revenus 2024 avec une croissance de 100% en glissement annuel. L’entreprise opère actuellement 26 magasins aux États-Unis avec une base d’adhérents de 1,7 million de personnes.
Expansion prévue :
- Objectif : passer de 26 à plus de 40 magasins américains en 2025
- Ouverture de 2 flagship stores aux États-Unis dans les 2 prochaines années
- Revenus Nord-Amérique : croissance de 895% à 900%
L’Europe et l’Asie-Pacifique en ébullition
Europe : croissance de 600% à 605%, avec des magasins emblématiques comme celui du Louvre à Paris.
Asie du Sud-Est : croissance de 619%, avec la Thaïlande comme marché test pour l’Indonésie, le Vietnam et les Philippines.
Au total, Pop Mart vise une présence dans 100 pays d’ici fin 2025, avec l’objectif d’ouvrir 100 nouveaux magasins internationaux cette année.
La psychologie derrière l’obsession
Les ressorts psychologiques du succès
La mania Labubu repose sur des mécanismes psychologiques sophistiqués :
1. Le renforcement intermittent : Le système de blind boxes active les mêmes circuits de récompense que les jeux de hasard, créant une addiction douce mais réelle.
2. La rareté artificielle : Les modèles « secrets » avec 1 chance sur 72 d’apparition créent un sentiment d’urgence et d’exclusivité.
3. L’appartenance communautaire : Collectionner devient un moyen d’appartenir à une tribu mondiale partageant les mêmes codes.
4. Le « inner child » : Dans un monde stressant, Labubu offre une reconnexion avec l’innocence et la joie de l’enfance.
L’effet FOMO amplifié
La peur de manquer quelque chose (FOMO) est amplifiée par :
- Les restocks qui s’épuisent en quelques minutes
- Les éditions limitées annoncées avec très peu de préavis
- Les collaborations exclusives avec des marques prestigieuses
- Le bouche-à-oreille sur les réseaux sociaux
Les files d’attente et la frénésie commerciale
Scènes de folie mondiale
Le lancement de Labubu 3.0 en avril 2025 a provoqué des scènes surréalistes :
Los Angeles : Files d’attente de plusieurs heures devant les magasins Pop Mart, avec des fans campant toute la nuit.
Londres : Pop Mart a dû suspendre temporairement les ventes en magasin suite à des problèmes de contrôle des foules et des altercations entre clients.
Guangzhou : Queues interminables le jour du lancement officiel, avec des revendeurs professionnels côtoyant des collectionneurs passionnés.
Singapour et Bangkok : Émeutes de fans, vols dans les machines à pince, et incidents nécessitant l’intervention de la sécurité.
Le phénomène des « roboshops »
Les distributeurs automatiques Pop Mart, surnommés « roboshops », génèrent à eux seuls 698 millions de yuans (96 millions de dollars) de ventes au détail. Ces machines sont devenues des lieux de pèlerinage pour les fans, créant des communautés spontanées autour de chaque point de vente.
Le marché secondaire et la spéculation
L’explosion des prix de revente
Le marché secondaire des Labubu a pris des proportions astronomiques. Certaines pièces exceptionnelles figurent désormais dans le top 10 des Labubu les plus rares, atteignant des valorisations dignes d’œuvres d’art :
Exemples de prix de revente :
- Labubu x Vans (prix original 599 yuans) : revendu jusqu’à 14 839 yuans
- Labubu 3.0 : prime de 24% dès la sortie, certaines éditions atteignant 2 000$
- Éditions secrètes : multiplication par 3 à 10 du prix original
- Collaborations rares : jusqu’à 7 324$ canadiens sur StockX
- Pièces du top des Labubu les plus rares : records à 6 chiffres
Plateformes et écosystème de revente
Un écosystème complexe s’est développé :
- StockX : authentification et trading sécurisé
- eBay : marketplace principal avec risques de contrefaçons
- Mercari : plateforme asiatique privilégiée
- Groupes Facebook : communautés d’échange privées
- Discord : channels dédiés au trading en temps réel
L’impact sur la mode et la culture
Révolution dans l’accessoirisation
Labubu a révolutionné le concept d’accessoire de mode. Ces créatures ornent désormais :
- Sacs de luxe : Hermès, Chanel, Louis Vuitton customisés avec des Labubu
- Streetwear : collaborations avec des marques urbaines
- High fashion : apparitions lors de la Fashion Week de Paris
- Bijoux personnalisés : créations artisanales inspirées de Labubu
Influence sur les tendances créatives
Le phénomène influence :
- Design graphique : esthétique « ugly-cute » adoptée par de nombreuses marques
- Mode DIY : tutorials de customisation viral sur TikTok
- Art contemporain : expositions dédiées aux designer toys
- Gaming : intégration dans des jeux mobiles et collaborations
Les dérives et les arnaques
La face sombre du phénomène
Le succès de Labubu a malheureusement attiré les cybercriminels. En 2025, plusieurs types d’arnaques ont été identifiés :
Arnaques courantes :
- Faux concours : promesses de Labubu gratuits contre données personnelles
- Sites contrefaits : copies parfaites des sites officiels pour voler les coordonnées bancaires
- Faux vendeurs : profils Instagram/WhatsApp vendant des contrefaçons
- Phishing SMS : codes de vérification détournés pour usurpation d’identité
Le problème des contrefaçons
Les douanes chinoises ont saisi plus d’un million de faux Labubu au port de Ningbo au premier semestre 2025. Ces « Lafufus » (contrefaçons) alimentent un marché parallèle dangereux, certaines étant paradoxalement collectionnées pour leur aspect « cursed » avec des yeux qui tombent ou des têtes chauves.
Conseils de protection
Les experts recommandent :
- Acheter uniquement sur des plateformes officielles
- Vérifier l’authenticité via les QR codes Pop Mart
- Se méfier des prix trop bas
- Ne jamais partager de codes SMS de vérification
L’avenir du phénomène
Projections financières optimistes
Les analystes sont unanimes sur le potentiel de croissance :
- Objectif 2025 : 20 milliards de yuans de revenus (+50%)
- Revenus internationaux : plus de 10 milliards de yuans attendus
- Projection 2027 : The Monsters pourrait passer de 3 à 14 milliards de yuans
- Parts de marché : 65% des revenus provenant de l’international d’ici 2027
Développements créatifs à venir
Contenu animé : Pop Mart prévoit de lancer des courts-métrages animés mettant en scène Labubu et d’autres personnages de l’univers The Monsters dès l’été 2025, marquant le 10e anniversaire de la franchise.
Nouvelles collaborations : Des rumeurs persistent sur d’éventuels partenariats avec des maisons de luxe européennes et des franchises de jeux vidéo majeures.
Expansion produits : Diversification vers les vêtements, accessoires lifestyle et même des expériences immersives type escape game.
Défis et opportunités
Risques identifiés :
- Saturation potentielle du marché
- Concurrence accrue (TopToy by Miniso avec 276 magasins)
- Dépendance aux IP clés comme Labubu
- Volatilité des tendances virales
Opportunités :
- Marchés émergents en Amérique latine et Afrique
- Intégration dans le métaverse et NFTs
- Collaborations avec l’industrie du gaming
- Développement de parcs thématiques
Conclusion
La Labubu mania de 2025 représente bien plus qu’un simple phénomène commercial. C’est le reflet d’une génération en quête d’authenticité, de communauté et de magie dans un monde de plus en plus numérisé. Ces petits monstres aux sourires malicieux ont réussi là où de nombreuses marques échouent : créer une connexion émotionnelle profonde qui transcende les frontières culturelles et générationnelles.
Avec une popularité qui ne cesse de croître, Labubu a transformé Pop Mart en géant de 43 milliards de dollars, dépassant les valorisations combinées de Mattel, Hasbro et Sanrio. Cette success story chinoise prouve que l’innovation culturelle et créative peut rivaliser avec n’importe quelle industrie traditionnelle.
Mais au-delà des chiffres impressionnants, Labubu incarne une nouvelle façon de consommer, plus émotionnelle, plus communautaire et plus expérientielle. Dans un monde où les possessions matérielles traditionnelles (immobilier, voitures) deviennent inaccessibles pour beaucoup, ces petits objets d’art abordables offrent une forme alternative de bonheur et d’expression personnelle.
L’avenir dira si cette mania perdurera ou s’estompera comme d’autres tendances virales. Mais une chose est certaine : Labubu a marqué de son empreinte l’année 2025, redéfinissant notre rapport aux objets, à la collection et à la culture pop mondiale. Ces créatures espièglles ont prouvé qu’avec le bon mélange de créativité, de storytelling et de stratégie marketing, même les plus petits monstres peuvent conquérir le monde.
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